Avec le Seigneur pour guide on ne se perd pas...
3 Février 2011
Comme il est difficile de se remettre en selle après un si long silence. Il faut réussir à ouvrir la porte dont le bois est tout gonflé de l'humidité qu'une longue absence, un long vide dans cette maison ont laissé s'installer...
Il faut ouvrir les volets et les fenêtres pour laisser entrer la lumière de nouveau... Et, ce que la lumière va nous révéler ne sera pas glorieux. On constatera les dégâts que l'absence ont causés. Les moins pires seront la poussière et les toiles d'araignées partout... Les pires seront les rats qui auront tout grignoté, les voleurs qui auront tout pris, les intempéries qui auront tout ravagé...
J'aime à penser que grâce à Dieu, les dégâts seront moins importants que si j'étais partie encore plus longtemps...
Oui. Je suis partie... j'ai pris un chemin de traverse parce que j'étais épuisée par l'effort que demande la longue marche avec Lui.
Eh oui marcher avec Lui c'est épuisant quand on ne suit pas la bonne règle du jeu.
Et il n'y en a qu'une : laissez-Lui porter les bagages.
Ça peut sembler idiot et peu glorieux. Parce qu'on voudrait bien pouvoir se mettre en vedette sous les projecteurs ou sur le podium d'arrivée en disant triomphalement "Ouaih! j'ai réussi ! J'ai pu tout faire moi-même !"
Mais non. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
Il m'a fallut arriver à 120 kilos, avoir perdu tout respect et amour de moi, il m'a fallu voir mon mariage s'écrouler faute d'amour vrai et confiant, avoir vécu tant de choses que je ne pouvais que rester silencieuse.
Il a fallu du temps, des dégâts mais j'ai enfin compris.
Il me fallait me débarrasser d'un sur-poids... Les blessures non guéries par Dieu ont ceci d'extrêmement dangereux qu'elles s'accrochent à vous discrètement comme une tique ou un pou vénéneux qui s'accrochent à vous et prennent votre sang, votre vie sans oublier de vous instiller un poison lent et mortel...
Ces blessures non guéries sont comme les fantômes décrits dans de nombreuses légendes populaires à travers le monde : on se retrouve condamné à les porter et forcé à courir sans avoir le droit de s'arrêter jusqu'à ce que mort s'ensuive...
Et toute occupée à faire semblant d'être une chrétienne confiante et heureuse, toute occupé à jouer un rôle sur la scène de ma vie, j'ignorais qu'un poids dans mon sac à dos alourdissait ma marche, le moindre de mes gestes et m'enfonçait de plus en plus dans les marais de la mélancolie... J'étais tellement aveuglée que je ne voyais même pas que j'étais embourbée jusqu'au cou...
Nos actes, nos choix ont tant de conséquences que nous n'imaginons pas...
Moi par exemple, je me suis éteinte il y a bien longtemps... je me croyais encore vivante alors que j'étais déjà morte... Je me croyais frappée de Dieu et faisais semblant de croire que je croyais encore et malgré tout en Son amour... bien sûr son amour est vrai. Ce que je pensais être Ses coups n'étaient que les conséquences de choix que certaines personnes avaient fait sans penser aux dégâts qu'ils pourraient occasionner... Je ne leur jette pas la pierre, nous sommes tous les mêmes, et j'ai aussi fait ça plus souvent qu'à mon tour.
Et puis je ne me leurre plus, ces coups étaient également les conséquences de mes propres choix... faits sans lui demander Son avis, loin de Lui, fuyant ce que je croyais être une prison, allant vers ce que je croyais être la liberté...
Mais gloire à Dieu, le chant de mon coeur ce matin est tout autre... et je le partage avec vous parce que peut-être cela vous servira-t-il? A vous même ou à quelqu'un que vous connaissez....
Après avoir erré pendant longtemps, même au milieu des bancs des églises,le jour fatidique où je ne pouvais plus faire semblant est arrivé. Il fallait le reconnaître : je n'avançais plus, j'étais embourbée. Les blessures étaient trop importantes et trop profondes pour continuer à être ignorées.
Alors j'ai crié à Dieu. J'ai crié mon chagrin et ma colère face à ce que je croyais être de l'incompréhension.
"Pourquoi Tu as laissé arriver tout ça? Avant Toi c'était déjà moche, mais avec Toi c'est pire encore... Ca me tue... le chagrin me tue... je ne me suiciderai pas, mais Toi reprends ma vie... elle ne sert à rien... ni à Toi, ni à personne!..."
Je ne faisais plus la distinction entre Lui, moi, les autres, l'Ennemi... La confiance s'en était allée. Je ne lui faisais plus confiance parce que j'avais l'impression qu'Il ne m'avait pas protégée, qu'Il m'avait envoyée au casse-pipe... Tout ce qu'on me martelait depuis des années sur la victoire n'était que mensonge et moi qui les répétais en y croyant de moins en moins, j'étais moi-même une menteuse...
Sans jeu de mots, c'est ma mauvaise foi que j'ai crié là. Dans tous les sens du terme... C'est bien la seule chose qui peut nous arriver quand on perd tout discernement sur sa propre vie, qu'on se trouve toujours les excuses du chagrin...
Alors, arrive ce moment où tu ne peux plus faire semblant, tu ne peux plus jouer au chrétien équilibré et heureux malgré les épreuves... parce qu'elles pleuvent les épreuves, elles pleuvent... et pour peu qu'on se soit éloigné un peu du merveilleux Berger, elles sont douloureuses... Alors, tu meurs un peu plus chaque jour parce que tu ne sais plus voir si c'est toi, la vie, les autres ou Dieu qui te frappent. Tu ne peux plus que te coucher par terre et te recroqueviller pour te protéger le plus possible des coups qui pleuvent encore et encore...
Parmi les plus coups les plus douloureux, il y a les jugements des frères et soeurs bien intentionnés qui sans le faire exprès avec maladresse, par ignorance, par orgueil (au choix, parfois un peu tout mélangé) peuvent vous enfermer dans une prison de solitude telle qu'on finit par ne plus pouvoir ouvrir son coeur à Dieu même...
On est toujours sur cette scène et on continue de chanter la gloire de Dieu pour suivre le tempo, faire comme les autres et toujours faire partie du groupe alors que notre coeur pleure de chagrin et de solitude...
Si vous êtes un chrétien solide et en sécurité, vous qui me lisez ce matin ouvrez les yeux autour de vous !
Ne voyez-vous pas une chaise vide, abandonnée dans votre église? Ou alors cette absence est-elle passée à la trappe?
Savez-vous où est l'absent? Peut-être est-il dans les bras d'un Morphée faussement apaisant et libérateur? Peut-être est-il dans les bras d'une beauté homme ou femme et essaie-t-il d'oublier dans les frissons de l'amour les tremblements de son âme glacée de chagrin...
Avez-vous essayé d'appeler cet absent, ce mauvais élève parce que pas au premier rang des considérations populaires dans nos églises?
Qui sait ce dont cet absent a besoin... Peut-être simplement de savoir qu'on ne l'oublie pas et qu'il a une valeur...
Aux yeux de Dieu certes mais aussi à nos yeux...
"Tu nous manques, tu es discret, inconnu, mais tu as une valeur pour nous et pas seulement celle que ta dîme nous rapporte, reviens si tu veux... "
Et s'il ne veut pas revenir, savoir écouter son silence, ses cris ou ses pleurs... savoir aussi lui dire la vérité et savoir laisser le Seigneur agir, Lui faire confiance quand Il vous dit "Continue, ne t'arrête pas" mais aussi parfois "Laisse, Je m'en occupe"... parce quelquefois, il faut aussi tomber très bas pour pouvoir se relever.
Que savons nous du passé de ceux qui nous entourent? Que savons nous de leur handicap spirituel, de ce presque rien ou ce beaucoup qui les fait chuter presque à en mourir?
Je rends gloire à Dieu, à mon Amour céleste...
J'ai vécu des années de souffrances, d'erreurs, d'errements pour écrire ces mots ce matin avec le coeur...
Si je n'avais pas vécu tout cela, je ne pourrais pas écrire avec tant de certitude de confiance assurée...
Qui que tu sois, quel que soit ton passé ne reste pas seul. Reviens vers Lui... il n'y a rien dehors, ce sont les ténèbres... On m'a dit ça il n'y a pas si longtemps et je confirme. J'ajoute même que ces ténèbres se cachent derrière des sourires aguicheurs et réconfortants... des bras accueillants. Tu as peut-être l'impression que c'est un cactus qui t'accueillera derrière la porte, un père ronchon qui t'attends avec une matraque... C'est vrai qu'à un moment, il faudra faire les comptes parce que tous nos actes ont des conséquences. Sur nos vies, sur celles de ceux qui nous entourent, nos enfants par exemple, mais aussi nos voisins, nos amis, les rencontres à qui nous avions dit que nous sommes chrétien. Nous avons des responsabilités. C'est peut-être ça qui nous tient aux aguets derrière la porte... on voudrait bien rentrer mais on a peur de l'engueulade paternelle. Qu'on sait avoir mérité en plus (soyons honnêtes, lorsqu'on s'éloigne de Lui c'est rarement pour se conduire comme des petits saints). Peur de ne plus pouvoir nous mentir à nous même et de voir nos erreurs dans toute leur horreur.
N'aie pas peur, bien sûr que l'heure du bilan viendra à un moment ou un autre. Mais ce bilan, il te fera du bien. Tu pourra enfin poser ce sur-poids qui t'appesantit et t'empêche d'avancer, qui te tue peu à peu...
En tout cas, crois-moi, Il t'attend de l'autre côté de la porte, et Il va t'aimer quoi que tu aie fait.
Et Il sait. Oui. Il sait que tu es là, il entend ta respiration haletante, il entend les murmures de ton coeur, blessé par la vie, ou par ton orgueil ou parfois même par les deux en même temps...
Alors vas-y : Ouvre... ouvre donc... Je suis passée par là et je peux te le confirmer, maintenant que je suis bien installée dans les bras de notre Père, il n'y a rien dehors... ne crains rien... Il t'aime... Il t'attend avec un chocolat chaud, un café ou tout ce que tu aimes. Il a aussi la trousse de secours parce que bien sûr il sait déjà où sont les blessures à soigner. On ne va pas dehors loin de Lui sans se faire mal...
Tu ne dira peut-être rien pour commencer... mais je te conseille de jouer carte sur table... Bien sûr, Il sait déjà tout ! Il est Dieu ! Mais Lui parler, Lui dire tout te fera du bien. Parce que, Lui parler c'est aussi te libérer, te décharger de ce fardeau que tu aurais dû déposer depuis bien longtemps déjà... Il peut tout entendre, même ta colère envers Lui... vide ton sac. Après Il fera le tri ne t'inquiètes pas. Parce que tu peux compter dessus, une fois les blessures les plus urgentes soignées, il te mettra face à tes responsabilités, avec justice et justesse. mais c'est ainsi que tu grandiras que tu deviendras adulte. En prenant tes responsabilités et avec la confiance qu'Il t'épaulera... Et un jour, tu remettras les pieds dans une église parce que telle est sa volonté. Il te montrera où aller et quand bien même tu n'y serais pas accueilli dans la douceur, pardonne à ceux qui te font du mal sans le faire exprès... Nous ne sommes que des hommes, des femmes faillibles.
Regarde à Jésus, il ne fait pas d'erreur Lui... rien de ce qu'Il t'a laissé vivre n'est hasard, tout te servira un jour ou l'autre...
Pas de dessin aujourd'hui, juste un peu de musique du coeur... voilà
Ces notes sont pour Sandro et Damaris : Merci
Et puis je pense à tous les élèves au fond de la classe, près du radiateur.. tenez le choc et faites Lui totale confiance. Vraiment, ça va aller, vous verrez....
Et si vous êtes tombé, relevez-vous, vous ne courrez peut-être pas aussi vite qu'avant mais c'est mieux que de mourir sur place...
Ecouter Dieu, m'étonner de Son amour et Sa patience
Regarder le ciel...
Capturer un instant fugace avec mon appareil photo l'essence même de mes enfants, des gens que j'aime...
La brillance de l'encre de chine et le crissement de la plume sur le papier... C'est ce que j'aime...
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